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Ces personnalités politiques secrètement fans de vide-greniers et de brocantes : la dernière va vous surprendre !

Les brocantes en France

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Quand on pense aux personnalités politiques, on imagine d’abord les hémicycles de l’Assemblée, les conférences de presse ou les dîners officiels. Pourtant, certains de nos élus échangent volontiers leur costume trois-pièces contre des baskets usées pour arpenter les allées des braderies et vide-greniers. Entre passion sincère pour les objets anciens, stratégie de proximité et véritables trésors dénichés, plongez dans les coulisses inattendues d’une France politique qui chine le dimanche matin.

🔍 Ce que vous allez découvrir dans cet article

📍 Les vide-greniers, nouveau terrain de campagne Découvrez pourquoi Marine Le Pen, Marine Tondelier et Mathieu Lefèvre délaissent les marchés traditionnels pour les braderies locales et comment ces lieux sont devenus incontournables dans la stratégie politique française.

💍 Les vrais collectionneurs de l’Élysée Nicolas Sarkozy et ses montres de luxe, François Hollande et son scooter mythique vendu 25 000 euros, ou encore les surprenantes collections présidentielles méconnues du grand public.

🎨 Jacques Chirac, le chineur insoupçonné L’histoire méconnue du président qui a bâti un musée entier autour de sa passion pour les arts premiers, transformant ses coups de cœur en patrimoine national.

🏰 Le chineur royal qui restaure des châteaux La révélation finale vous laissera bouche bée : cette personnalité médiatique et politique qui dépense des fortunes dans les brocantes pour meubler ses monuments historiques.

Quand les braderies deviennent le nouveau marché du dimanche des politiques

Le sociologue Pascal Lardellier de l’Université de Bourgogne observe depuis plusieurs années un phénomène fascinant : les vide-greniers sont en train de supplanter les traditionnels marchés du dimanche matin comme lieux de rencontre privilégiés entre élus et citoyens. Cette transformation ne relève pas du hasard mais d’une évolution profonde des rituels politiques français.

Contrairement aux marchés classiques où persiste une hiérarchisation sociale entre commerçants et clients, les vide-greniers offrent un espace horizontal où tout le monde négocie sur un pied d’égalité. La bourgeoise en tailleur Chanel marchande une lampe Art déco au même titre que l’étudiant fauché qui cherche des livres à un euro. Cette ambiance de prédisposition au lien social crée un terrain fertile pour les politiques en quête d’authenticité et de proximité avec les « gens du 15 du mois », ces Français qui peinent financièrement après la mi-mois.

Mathieu Lefèvre, député de la majorité présidentielle dans le Val-de-Marne, explique que les braderies permettent de rencontrer des personnes désintéressées de la politique, des jeunes, des parents, des retraités qu’on ne croisera jamais aux réunions publiques. Ces moments de convivialité douce, comme les qualifie Pascal Lardellier, offrent une parenthèse enchantée dans un débat public devenu hystérique et un rythme politique effréné.

Lors de la braderie d’Hénin-Beaumont du 8 septembre 2024, Marine Le Pen s’est offert plusieurs heures de parade dans les allées, multipliant selfies et poignées de main avec ses électeurs qui l’ont plébiscitée à 64% aux dernières législatives. Quelques mètres plus loin, Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, déambulait avec sa désormais célèbre veste verte, incarnant une écologie accessible et populaire. La scène avait des allures de campagne permanente, chacune s’appropriant l’espace public de la brocante pour s’offrir la bonne séquence politique.

💬 Citation clé

« À la différence des marchés, espaces saturés vus et revus dans les journaux de 13h de Jean-Pierre Pernaut, la braderie est un espace où l’on prend le temps de discuter, où l’on partage ses passions, dans une ambiance de prédisposition au lien social. Les visiteurs sont ouverts à l’imprévu, à la rencontre et à la bonne surprise. »
— Pascal Lardellier, sociologue spécialiste du lien social

François Hollande et son scooter légendaire : quand l’objet politique devient pièce de collection

Le 26 mai 2024, un événement inhabituel s’est déroulé à la maison de ventes Rouillac : la mise aux enchères du scooter utilisé par François Hollande pour rejoindre Julie Gayet durant sa présidence. Estimé à 10 000 euros, ce deux-roues chargé d’histoire politique récente a finalement été adjugé à 25 420 euros, frais compris. L’acquéreur ? Un propriétaire de musée automobile qui compte l’exposer dans sa collection.

François Hollande lui-même a suivi l’affaire avec humour et détachement. Sur le plateau de l’émission « C à vous », l’ancien président a déclaré avec un sourire en coin avoir toujours eu des scooters, mais que celui-là était le dernier et qu’il avait « encore plus de valeur pour les personnes transportées ». Il a même ajouté suivre avec attention la trajectoire de ce scooter à travers les ventes successives pour voir s’il prend de la valeur, invitant tous ceux possédant d’éventuels objets lui ayant appartenu à venir dans ses dédicaces pour qu’il les authentifie et permette aux détenteurs d’en tirer profit.

Cette anecdote révèle une réalité méconnue : les objets ayant appartenu aux personnalités politiques peuvent devenir de véritables pièces de collection recherchées. L’authentification par François Hollande a transformé un simple scooter d’occasion en objet patrimonial, multipliant sa valeur par deux. Le couple qui l’avait acheté pour leurs noces d’or s’est rendu à une dédicace de l’ancien président qui a certifié qu’il s’agissait bien de son dernier engin, augmentant instantanément sa cote.

Mais François Hollande collectionne-t-il lui-même ? Pas au sens traditionnel du terme. L’ancien chef de l’État voue une passion à la peinture, devenant selon ses propres mots un fin connaisseur de certains peintres comme Toulouse-Lautrec. Dès qu’il le peut, il lit, visite des expositions, nourrit une curiosité insatiable pour l’art pictural. Une marotte dont même ses amis ignoraient l’existence jusqu’à récemment, révèle L’Express. Son frère Philippe, décédé en 2017, était quant à lui saxophoniste passionné, conservant précieusement son instrument.

Nicolas Sarkozy, le président bling-bling collectionneur de montres de luxe

Si François Hollande reste discret dans ses passions matérielles, Nicolas Sarkozy a marqué son quinquennat par son goût affiché pour les objets de luxe, particulièrement les montres haut de gamme. Le surnom de « Président Bling-Bling » lui est resté, renforcé par la fameuse phrase de son ami publicitaire Jacques Séguéla : « Si à cinquante ans, on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! »

La collection horlogère de l’ancien président est impressionnante et bien documentée. On y trouve pas moins de quatorze modèles différents, allant de la célèbre Rolex Daytona qu’il portait durant sa campagne présidentielle, à une Patek Philippe 3940G estimée à plusieurs dizaines de milliers d’euros. La liste comprend également une Jaeger-LeCoultre Reverso Grande Taille, une Breitling Navitimer Chronographe conçue pour les pilotes, plusieurs modèles Ebel, une Cartier Santos Galbée, une Breguet Classique et une rare Rolex Milgauss référence 1019.

L’anecdote la plus marquante reste cet épisode durant un bain de foule où une personne semble tenter de subtiliser sa montre. Nicolas Sarkozy s’en rend compte à temps et la glisse promptement dans sa poche, évitant de peu un incident diplomatique horloger. Cette passion pour les garde-temps de prestige n’est pas qu’une simple accumulation d’objets statutaires : elle révèle un vrai intérêt pour l’horlogerie, ses mécanismes, son histoire et ses artisans.

Chez Péquignet, petite manufacture française de Morteau dans le Jura, on se souvient avec fierté qu’en 2004, un Chronographe Moorea avait été offert à Nicolas Sarkozy lors d’un salon de l’horlogerie à Besançon. Le ministre d’alors s’était fendu d’une lettre de félicitations, conservée précieusement, où il exprimait porter avec plaisir « une marque qui porte haut les couleurs françaises ». Chez Cartier, on confirme qu’il possède un modèle vintage offert par son père, sans en préciser les détails.

Au-delà des montres, Nicolas Sarkozy conserve d’autres objets précieux. En 2020, il a déposé au Musée de la Légion d’honneur le collier de l’ordre de la Toison d’Or reçu en 2012 du roi d’Espagne Juan Carlos. Cette décoration d’une valeur inestimable datant du début du XIXe siècle récompensait son engagement dans la lutte contre ETA. À sa mort, elle devra théoriquement retourner en Espagne, mais pour l’instant, elle enrichit la collection des décorations françaises et étrangères du musée.

Personnalité Type de collection Objet emblématique Valeur estimée
Nicolas Sarkozy Montres de luxe Rolex Daytona + Patek Philippe 3940G 50 000 – 100 000 €
François Hollande Peinture (spectateur) Scooter historique vendu aux enchères 25 420 €
Emmanuel Macron Littérature (jeunesse) Collection de queues de lézard (!) Sans valeur
Édouard Philippe Livres anciens Bibliothèque de 40+ ouvrages rares Variable
Jacques Chirac Arts premiers Sculpture zoomorphe bamana du Mali Inestimable

Emmanuel Macron et Édouard Philippe : les littéraires discrets

Emmanuel Macron et Édouard Philippe partagent une passion commune pour la littérature, même si leurs collections respectives prennent des formes différentes. Le président actuel se révèle davantage lecteur et écrivain que collectionneur au sens matériel. Féru de littérature depuis sa plus tendre enfance, il a même écrit un roman sur l’Amérique latine à seulement dix-sept ans. Incollable sur Stendhal, Camus, Gide ou Rimbaud, il cite régulièrement dans ses interventions le recueil « Fureur et Mystère » de René Char publié en 1948.

Mais Emmanuel Macron cache une collection bien plus étonnante dans son passé. Le magazine VSD a révélé qu’à l’époque de sa jeunesse, le futur président collectionnait les queues de lézard durant ses vacances familiales à Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées. Il traquait les petits reptiles et conservait ces restes dans sa chambre, au grand dam de sa mère Françoise Noguès qui se souvient que ces trophées « sentaient mauvais ». Une collection répugnante mais qui témoigne d’une curiosité naturaliste précoce chez le jeune Emmanuel.

Édouard Philippe, de son côté, cultive une vraie passion pour les livres anciens et rares. L’ancien Premier ministre a publié en 2017 « Des hommes qui lisent », ouvrage personnel où il égrène les romans, essais et biographies qui l’ont forgé intellectuellement et politiquement. Dans sa bibliothèque idéale recensée dans ce livre, on trouve plus de quarante ouvrages marquants : « Semmelweis » de Céline, « Le Voyage d’Anna Blum » de Paul Auster, « Le Nom de la Rose » d’Umberto Eco qu’il a lu à Vancouver juste après son bac.

Édouard Philippe a même eu la chance de dîner en petit comité avec Umberto Eco alors qu’il s’apprêtait à publier son premier roman. L’écrivain italien avait fait preuve d’une bienveillance dont l’ancien maire du Havre se souvient avec bonheur. Cette bibliothèque constitue plus qu’une accumulation de livres : elle représente un parcours intellectuel, une cartographie des influences qui ont construit l’homme politique qu’il est devenu.

Jacques Chirac, le président chineur qui a créé un musée

Si je devais désigner un président véritablement chineur dans l’âme, ce serait sans hésitation Jacques Chirac. Pourtant, l’histoire de sa passion pour les arts dits « premiers » ou « lointains » commence de manière totalement fortuite, sur une plage de l’île Maurice en 1992. Chirac y croise Jacques Kerchache, grand connaisseur et marchand d’arts premiers à la réputation sulfureuse, qui milite pour l’entrée des cultures non-occidentales au Louvre.

Kerchache avait repéré une photo du maire de Paris avec, bien en évidence sur son bureau, l’ouvrage qu’il avait coécrit sur l’art africain. Il aborde Chirac sans détour : « C’était pour la mise en scène, ou bien vous vous y intéressez vraiment ? ». La réponse fuse : « Votre livre, je l’ai lu au moins trois fois ». De cette rencontre improbable naît une amitié profonde entre deux autodidactes passionnés par les civilisations lointaines.

Jacques Chirac n’a jamais été collectionneur au sens traditionnel. On ne retrouve dans sa collection personnelle que trois pièces majeures : une sculpture zoomorphe bamana du Mali, une coupe wongo-lele du Congo surnommée « Kofi Annan » car elle ressemble à l’ancien secrétaire général de l’ONU, et une dent de narval offerte par le Premier ministre canadien Jean Chrétien. Chirac plaisantait en disant qu’elle lui servait à punir les collaborateurs indociles, sans jamais préciser comment.

Mais sa véritable collection, c’est le Musée du Quai Branly lui-même. Inauguré en 2006 et rebaptisé « Musée du Quai Branly – Jacques Chirac » en 2016 pour son dixième anniversaire, ce temple des arts premiers abrite des collections extraordinaires venues d’Océanie, d’Afrique, d’Asie et des Amériques. La tour de verre de 23 mètres conçue par Jean Nouvel renferme à elle seule plus de 10 000 instruments de musique du monde entier, collection inégalée à l’échelle planétaire.

L’odyssée humaine fascine Chirac bien plus que la littérature ou les beaux-arts classiques. Comme le résume Roch-Olivier Maistre, son conseiller culture de 2000 à 2005, « pour ses prédécesseurs, la culture c’était la littérature. Lui est plus intéressé par l’odyssée humaine ». Cette passion a transformé le regard français sur les cultures extraeuropéennes, faisant entrer au Louvre en 2000 une sélection d’œuvres d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, brisant un tabou séculaire.

Jacques Chirac chinait en quelque sorte à l’échelle muséale et diplomatique. Lors de ses voyages officiels, il repérait les pièces remarquables, nouait des contacts avec les institutions étrangères, négociait des prêts ou des acquisitions. Son œil aiguisé par des décennies de fascination lui permettait de distinguer instantanément les chefs-d’œuvre des pièces anecdotiques. Cette forme de chinage présidentiel a permis de constituer l’une des plus belles collections d’arts premiers au monde.

🎭 Le saviez-vous ?

L’expérience traumatisante de Chirac face au pillage des arts premiers lors de la guerre d’Algérie a profondément marqué son engagement pour la préservation de ces cultures. Il racontait avoir vu des objets sacrés arrachés à leurs contextes et vendus pour quelques francs sur les marchés, une profanation qui l’avait révolté et qui explique en partie son combat pour la reconnaissance institutionnelle de ces arts.

Stéphane Bern : le chineur royal qui restaure des monuments avec ses trouvailles

Et voici la révélation finale qui va vous étonner : Stéphane Bern. Certes, il n’est pas stricto sensu un homme politique élu, mais sa mission confiée par l’État français pour sauvegarder le patrimoine national lui confère une dimension quasi-gouvernementale. Créateur du Loto du Patrimoine qui a récolté 130 millions d’euros en trois ans pour restaurer près de 300 monuments, Stéphane Bern est devenu le visage officiel de la sauvegarde patrimoniale française.

Mais ce que peu de gens savent, c’est que Stéphane Bern est un chineur compulsif qui fréquente assidûment les brocantes et vide-greniers pour meubler et décorer ses propriétés, notamment le Collège Royal et Militaire de Thiron-Gardais qu’il a racheté en 2013. Ce monument classé était dans un état piteux, nécessitant 4 millions d’euros de travaux. Pendant deux ans, environ soixante-dix personnes se sont engagées dans la rénovation de ce lieu presque à l’identique.

Pour redonner vie à ce collège historique, Stéphane Bern a parcouru les brocantes de toute la France à la recherche d’objets d’époque. Il explique au Journal de la Maison sa méthode : « Des serviettes, des nappes, des lins extraordinaires… Si j’en trouve à mes initiales, je les prends tout de suite. Et puis également des pelles à tarte, des pinces à sucre… Tout ce qui fait des cadeaux de Noël merveilleux, et beaucoup plus intéressants que les derniers gadgets à la mode ».

Son objet chiné le plus fou ? Une armoire à œufs qu’il a customisée aux armoiries du Collège Royal et Militaire. Dans le château, il a reconstitué une salle de classe avec une carte de géographie datant de 1785, un cintre en chapeau de gendarme, des bancs d’époque. « Des choses qui ne coûtent rien prennent soudain une valeur extraordinaire lorsqu’il est question de reconstituer l’histoire de ces gamins au collège », confie-t-il.

Cette passion pour la brocante a toutefois un coût. Stéphane Bern avoue à TV Mag : « Je dois faire attention. Je suis obligé de travailler, et sans doute encore longtemps, pour rembourser mes dettes. Je m’en suis mis beaucoup sur le dos ». Mais cet endettement ne freine pas son enthousiasme de chineur. Chaque week-end ou presque, quand son emploi du temps le permet, on peut croiser l’animateur dans une braderie française, en quête de la perle rare qui trouvera sa place dans l’un de ses châteaux.

La dimension politique de Stéphane Bern transparaît dans son rôle de passeur entre les Français et leur patrimoine. Comme il le répète dans ses émissions, « le patrimoine est l’affaire de tous ». Sa mission gouvernementale a permis d’identifier plus de 7 000 sites en danger partout en France. Grâce au Loto du Patrimoine et aux 25 millions d’euros de tickets vendus chaque année, des dizaines d’abbayes, églises, clochers, usines et ateliers ont pu être sauvés de la ruine.

Son approche du patrimoine ressemble étrangement à celle d’un chineur de haut vol : repérer les pépites oubliées, évaluer leur potentiel, mobiliser les ressources pour les sauver, puis les valoriser auprès du public. Sauf qu’au lieu de dénicher une lampe Art Nouveau à 20 euros dans un vide-grenier, Stéphane Bern sauve des monuments entiers de la destruction. Son œil aiguisé par des décennies de passion patrimoniale lui permet de distinguer instantanément ce qui mérite d’être sauvé de ce qui peut disparaître sans dommage.

Les Français le reconnaissent et l’apprécient pour ce travail. Partout en France fleurissent des panneaux « Ici, on restaure avec la mission Bern ». Cette reconnaissance populaire n’a rien à envier à celle des élus traditionnels. D’ailleurs, Stéphane Bern fréquente les mêmes lieux qu’eux : les vide-greniers du dimanche matin où se croisent patrimoine, convivialité et chasse aux bonnes affaires.

Les vide-greniers, laboratoire de la politique de proximité

Au-delà des collections personnelles et des passions individuelles, les vide-greniers sont devenus un véritable laboratoire de la politique de proximité contemporaine. Thomas Ménagé, député RN du Loiret, le résume parfaitement : « C’est dans ces endroits qu’on voit la France ». Frédéric Falcon, député RN de l’Aude, ajoute qu’il faut « se nourrir de la langue des gens, de ce qu’ils disent et de leurs ressentiments ».

Cette présence politique massive dans les brocantes répond à une crise plus profonde des lieux de rencontre entre élus et citoyens. Mathieu Lefèvre déplore que de moins en moins d’espaces permettent ces rendez-vous officieux entre personnalités politiques et populations. Les réunions publiques n’attirent que les militants et habitués, les marchés sont saturés de tracts et de caméras. Les vide-greniers offrent ce que Pascal Lardellier appelle une « ambiance de convivialité douce » où chacun s’ouvre à l’autre sans tension.

La braderie de Lille, gigantesque événement rassemblant des millions de visiteurs chaque septembre, est devenue un passage obligé pour tous les partis. Du camp présidentiel avec Horizon, le Modem et Renaissance aux Écologistes en passant par le Rassemblement National et La France Insoumise, tous tiennent leur stand. Jean-Luc Mélenchon y a même fait sa célèbre sortie en 2022, interpellant la Première ministre Élisabeth Borne d’un cinglant « Le chaos, c’est vous » qui a tourné en boucle sur les réseaux sociaux.

Ces moments de brocante permettent aussi aux politiques de s’offrir la bonne petite phrase. À la foire de Châlons-en-Champagne, Jordan Bardella a communiqué pour la première fois sur la position de son parti après la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre. À Hénin-Beaumont, Marine Tondelier a lancé à l’adresse du président : « Avec Michel Barnier, Emmanuel Macron a mis Marine Le Pen dans le rôle de juge et arbitre ». Dans la rue parallèle, Marine Le Pen répliquait : « Je ne suis pas la DRH d’Emmanuel Macron ». La braderie devient foire aux punchlines.

Pour un politique, comme l’explique Pascal Lardellier, c’est un bon calcul à condition d’y aller sans les tracts et sans la cravate. L’habit fait le chineur. Il faut adopter les codes vestimentaires du lieu, se fondre dans la masse, créer une illusion de normalité et d’accessibilité. Marine Tondelier l’a parfaitement compris avec sa veste verte devenue emblématique, vêtement simple et reconnaissable qui incarne son positionnement politique écologique tout en restant accessible.

🎪 Les rendez-vous incontournables

Braderie de Lille (septembre) : 2 millions de visiteurs, tous les partis politiques présents

Braderie d’Hénin-Beaumont (septembre) : terrain de prédilection de Marine Le Pen et Marine Tondelier

Foire de Châlons-en-Champagne (septembre) : prisée par le RN pour ses annonces politiques

Brocantes du Val-de-Marne : fréquentées assidûment par Mathieu Lefèvre pour garder le contact avec ses administrés

L’époque est lourde et violente, le débat public hystérique, le rythme politique effréné. Dans ce contexte anxiogène, les vide-greniers offrent une parenthèse enchantée où l’homme et la femme politique profitent d’un moment de convivialité, d’une bulle temporelle où chacun peut s’ouvrir à l’autre sans avoir l’impression de faire de la politique. C’est peut-être là que réside le secret de l’attrait croissant des braderies pour nos élus : dans un monde de communication saturée et de défiance généralisée, le vide-grenier reste l’un des rares espaces où la rencontre authentique semble encore possible.

Alors la prochaine fois que vous flânerez dans les allées d’une brocante dominicale, ouvrez l’œil. Entre les vendeurs de vinyles et les étals de vaisselle dépareillée, vous croiserez peut-être un député en quête de proximité, un ministre à la recherche d’une lampe vintage, ou même un animateur célèbre dénichant la pièce manquante pour son château. Car au fond, qu’ils soient présidents, élus ou missionnés par l’État, tous partagent cette même passion française pour les objets qui racontent une histoire, ces fragments de mémoire collective qu’on trouve au détour d’un tréteau un dimanche matin.

💡 Conseil de chineur : Si vous tombez sur un objet ayant appartenu à une personnalité politique, pensez à faire authentifier votre trouvaille ! Comme l’a prouvé le scooter de François Hollande, une simple authentification peut multiplier la valeur d’un objet par deux, voire plus. Les dédicaces, les documents d’achat ou les photos d’époque constituent des preuves précieuses pour les futurs collectionneurs.

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Guillaume

Passionné de brocante et chineur à mon temps perdu, j’ai créé Chinons Ensemble pour partager mes découvertes, astuces et bons plans. Que vous soyez amateur de vide-greniers, collectionneur ou simple curieux, rejoignez-moi dans cette aventure à la recherche de trésors cachés ! 🚀

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